Théâtre A partir de 15 ans

Du 09 au 17 avril 2026

Durée estimée : 2h

Plateau 1

La Maison de Bernarda Alba

Federico García Lorca
Thibaud Croisy

Écrite à l’aube du franquisme et de la Seconde Guerre mondiale, La Maison de Bernarda Alba est l’une des rares pièces du répertoire dont les personnages sont exclusivement féminins. Dans un village de la campagne andalouse, une famille vit repliée sur elle-même. La mère, Bernarda, mène la vie dure à ses cinq filles célibataires, mais lorsque la plus laide s’apprête à faire un mariage d’argent avec le plus bel homme de la région, toute l’organisation de la maison se dérègle. Les masques tombent, les cœurs s’enflamment, la communauté se déchire et les discours se radicalisent dans une folle surenchère…
Après L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de l’Argentin Copi, Thibaud Croisy poursuit son exploration des auteurs hispanophones et des dramaturgies bigarrées, où le trivial le plus grotesque côtoie les sentiments les plus nobles. Avec cette nouvelle création, il dissèque les effets du repli identitaire sur le langage et nous plonge dans l’ambiance explosive d’un clan tiraillé entre la peur de l’autre et une soif de liberté capable de déplacer des montagnes. Mais surtout, il réunit une distribution de haut vol pour incarner des femmes ambigües et complexes, multiples et mouvantes, loin des simplifications binaires et des représentations manichéennes de notre temps. Alors inspirez un grand coup et entrez dans la forteresse de Bernarda ! Mais restez sur vos gardes et ne vous fiez pas aux apparences, car derrière ces murs où toute une société se barricade, « Satan fouine au milieu de la solitude… »

La nouvelle traduction de la pièce sera publiée en mars 2026 chez L’Arche.

Texte : Federico García Lorca Nouvelle traduction : Thibaud Croisy et Laurey Braguier Mise en scène et adaptation : Thibaud Croisy Avec : Elsa Bouchain, Charlotte Clamens, Helena de Laurens, Céline Fuhrer, Michèle Gurtner, Emmanuelle Lafon, Frédéric Leidgens, Lucie Rouxel, Laurence Roy, Hélène Schwaller Scénographie : Sallahdyn Khatir Lumières : Caty Olive Costumes : Angèle Micaux Collaboration artistique : Élise Simonet Régie générale : Thomas Cany ou Raphaël de Rosa Régie son : Romain Vuillet ou Tom Balay Régie Plateau : Maureen Cléret Production et diffusion : Le Bureau des Écritures Contemporaines (Claire Nollez et Romain Courault) Production : Association TC Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès Coproductions : T2G – Théâtre de Gennevilliers, Centre dramatique national ; La Filature, Scène nationale de Mulhouse ; Tnba – Théâtre national Bordeaux Aquitaine ; Les Bords de Scènes – Grand-Orly Seine Bièvre Soutiens : Le Quai, Centre dramatique national d’Angers ; Le Phénix, Scène nationale de Valenciennes ; Jeune Théâtre National

Federico García Lorca

Né en 1898 à Fuente Vaqueros en Andalousie, Federico García Lorca s’initie très tôt à la musique, la peinture, et se lie d’amitié avec Salvador Dalí et Luis Buñuel, futurs piliers du mouvement surréaliste. Il se consacre d’abord à la poésie avec des œuvres influencées par la tradition orale, le folklore andalou, et grâce auxquelles il acquiert une notoriété croissante, comme Romancero gitano (1928). Parallèlement, il développe une œuvre théâtrale hybride, faite de drames historiques (Mariana Pineda), de farces (La Savetière prodigieuse), de poèmes dramatiques proches du mystère (Le Public) et même de pièces pour marionnettes (Le Jeu de Don Cristóbal). Ses personnages principaux sont le plus souvent des femmes. À partir de 1932, Lorca sillonne les villages d’Espagne, où il joue les chefs-d’œuvre du Siècle d’or avec sa compagnie, La Barraca, puis écrit un cycle de pièces rurales avec lesquelles il triomphe : Noces de sang (1933), qui lui vaut une tournée en Amérique du Sud, Yerma (1934), puis La Maison de Bernarda Alba (1936). En juillet 1936, à l’aube de la Guerre civile espagnole, il est arrêté par les milices franquistes et assassiné à l’âge de trente-huit ans, en raison de son engagement républicain et de son homosexualité. Il laisse derrière lui une œuvre foisonnante, mêlant le folklore, le romantisme, le symbolisme et les prémisses du surréalisme aux avant-gardes poétiques des années 1920. Avec Cervantès, il est l’un des écrivains espagnols les plus connus au monde.

Thibaud Croisy

Thibaud Croisy écrit et met en scène. Ces dernières années, il a créé de nombreuses pièces, parmi lesquelles Je pensais vierge mais en fait non (2010), Rencontre avec le public (2013), Témoignage d’un homme qui n’avait pas envie d’en castrer un autre (2016), La Prophétie des Lilas (2017) ou encore L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi (2022). Il a aussi réalisé un film documentaire sur l’incarcération des adolescents en maison d’arrêt : Quartier mineur (2025). Ses créations ont été présentées en France et à l’étranger, dans des lieux dédiés au théâtre (Théâtre de Gennevilliers, Théâtre de la Cité internationale, Comédie de Clermont-Ferrand, La Criée), à la danse (Ménagerie de Verre, Centre chorégraphique national du Havre, Scène nationale de Reims), aux arts plastiques (Gaîté Lyrique, Carreau du Temple, Centre d’art contemporain de Brétigny) et de nombreux festivals (Actoral, Les Rencontres de la forme courte, La Bâtie – Festival de Genève). Parallèlement, Thibaud Croisy publie des textes dans des revues, dans la presse ou pour des éditeurs (Christian Bourgois, L’Arche, La Découverte). Il a réalisé des éditions des œuvres de Copi, de Peter Weiss, et a reçu plusieurs bourses d’écriture du Centre national du livre, de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine, du Centre national des arts plastiques et de la Scam. L’une de ses pièces a aussi été traduite en espagnol et jouée en Amérique du Sud : D’où vient ce désir, partagé par tant d’hommes, qui les pousse à aller voir ce qu’il y a au fond d’un trou ? Il donne régulièrement des ateliers pour les amateurs, les étudiants, les professionnels, et intervient dans des écoles supérieures d’art dramatique et à l’Université. Plus d’informations sont disponibles sur son site internet ou sur sa page Vimeo.

© Baptiste Pinteaux

Crédit photo : © Baptiste Pinteaux

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