Théâtre
Du 05 au 14 février 2026
1h40
Plateau 1
Théâtre
Du 05 au 14 février 2026
1h40
Plateau 1
Nathalie Garraud
Olivier Saccomano
Monde nouveau est une traversée saisissante de notre époque. Une plongée dans un monde déformé par les promesses de progrès et de modernité. Nathalie Garraud et Olivier Saccomano nous embarquent dans ce présent saturé d’innovations technologiques, où des hommes et des femmes évoluent, figurant·e·s anonymes de l’Histoire. Ici, le temps manque, l’angoisse grandit à mesure que les machines calculent, que les algorithmes tournent, que la précarité s’installe. Ce système implacable semble atteindre son point de bascule, vacillant dangereusement entre un néolibéralisme triomphant qui structure les jours et les nuits, et un néofascisme qui rôde en miroir. Et c’est avec tout l’artisanat du théâtre que cette machine infernale prend forme sous nos yeux. À la manière d’écrans ou de fenêtres numériques qui se démultiplient, des cadres mobiles de différentes tailles recomposent sans cesse l’espace et le regard. Dans ce flux continu, Alice K. ouvre une brèche et se heurte aux règles absurdes de ce monde qui tourne à vide. À travers elle, se cristallisent les angoisses contemporaines, les colères muettes, les éclats d’humanité et de résistance. Comme Le Procès de Kafka ou Les Temps modernes de Chaplin à leurs époques, Monde nouveau mêle humour noir et critique acerbe pour raconter, avec les moyens du théâtre, une humanité prise à son propre piège. Une fantaisie anthropologique sur l’espèce humaine à l’ère numérique, qui éclaire le présent et nous invite à en comprendre les rouages.
Nathalie Garraud
Nathalie Garraud est née en 1977. Après une formation d’actrice, elle crée la compagnie du Zieu en 1998 à Paris. Il s’agit d’abord d’un espace d’expérimentation sur les écritures contemporaines où se croisent de jeunes auteurs, des acteurs, des architectes, notamment dans le cadre d’un festival qu’elle crée à l’École Spéciale d’Architecture : « Vues d’Ici – scénographie d’un lieu » (1999-2001). Entre 2003 et 2005, elle travaille régulièrement dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban, où elle crée notamment Les Enfants d’Edward Bond. Après cette expérience marquante, elle crée en France Les Européens d’Howard Barker, mise en scène qui signe la structuration professionnelle de la compagnie en 2005. En 2006, elle rencontre Olivier Saccomano, avec qui elle codirigera désormais la compagnie. Ils conçoivent ensemble des cycles de création, dont elle signe les mises en scène : Ismène d’après Eschyle et Sophocle, Ursule d’Howard Barker et Victoria de Félix Jousserand (cycle Les Suppliantes), Les Études et Notre jeunesse d’Olivier Saccomano (cycle « C’est bien c’est mal »), L’Avantage du printemps, Othello, variation pour trois acteurs et Soudain la nuit d’Olivier Saccomano (cycle « Spectres de l’Europe »), pièces présentées au Festival d’Avignon en 2014 et 2015. Parallèlement, Nathalie Garraud continue à mener des projets de coopération et de formation en France et à l’étranger : un compagnonnage avec le collectif Zoukak à Beyrouth (depuis 2006), des productions étudiantes à Aix-Marseille Université (2011) et à l’Université Paul Valéry Montpellier III (2017, 2018), un laboratoire de création avec des acteurs italiens dans le cadre du projet européen Cities on Stage (2012) ou encore une création pour le projet de coopération internationale STAMBA en Irak (2013). Fin 2017, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano débutent un nouveau cycle qui conduira à la création de La Beauté du geste le 3 octobre 2019. En 2021, ils créent dans le cadre du Printemps de Comédiens Un Hamlet de moins première pièce d’un diptyque qui amènera à la création de la seconde pièce : Institut Ophélie en 2022. Depuis janvier 2018, elle est co-directrice du Théâtre des 13 vents CDN Montpellier.
Olivier Saccomano
Olivier Saccomano est né en 1972. Après des études de philosophie, il fonde en 1998 à Marseille la compagnie Théâtre de la Peste, au sein de laquelle il met en scène une dizaine de spectacles, adaptés de textes de Brecht, Sophocle, Kafka, Duras, Darwich, Dostoievski : C’est bien c’est mal, Le monde était-il renversé ?, Thèbes et ailleurs, Confessions de Stavroguine, et expérimente une forme théâtrale légère, Les Études, qui lie l’idée d’œuvre à celle d’exercice : Monk alone / Étude n°1 à partir de « Thelonious himself » de Monk, Le Bruit de la mer / Étude n°2 à partir de lettres de Marguerite Duras, Le Poème de Beyrouth / Étude n°3 à partir du poème de Mahmoud Darwich, Évocation / Étude n°4 à partir de l’œuvre de John Cage. De 2000 à 2013, il enseigne au département Théâtre d’Aix-Marseille Université, où il assure des cours théoriques et pratiques. Il y coordonne les Ateliers de Recherche Théâtrale, réunissant des théoriciens et des praticiens autour du thème « La parole et l’action dans les écritures dites post-dramatiques ». Lors de ces ateliers, il rencontre Nathalie Garraud, puis rejoint la compagnie du Zieu en 2006. Ils travaillent ensemble à la conception de cycles de création, au sein desquels il se consacre à l’écriture : Notre jeunesse (2013), Othello, variation pour trois acteurs (2014), Soudain la nuit (2015). Parallèlement, il poursuit ses recherches philosophiques et publie des textes théoriques. Il est notamment l’auteur d’une thèse de philosophie intitulée Le Théâtre comme pensée (2016), publiée, comme les textes des pièces, aux éditions Les Solitaires Intempestifs. Il a parfois répondu à des commandes d’écriture, pour le CDN de Montluçon avec une pièce pour lycéens (Diogène, 2014) et pour Olivier Coulon-Jablonka dans le cadre du Festival Odyssée en Yvelines (Trois songes, un procès de Socrate, 2016). En 2019 il crée avec Nathalie Garraud, La Beauté du geste, puis Un Hamlet de moins en 2021 et Institut Ophélie en 2022. Ces deux dernières pièces sont éditées, en un seul volume, aux Editions Théâtrales (collection Méthodes). Depuis janvier 2018, il est co-directeur du Théâtre des 13 vents CDN Montpellier.