Théâtre, films, rencontres

Le 23 mai 2026

Travail théâtral

Maxime Kurvers

Le théâtre traverse une crise qui n’est pas qu’une crise économique mais aussi une crise de la représentation. C’est le point de départ des discussions que le T2G entretient avec Maxime Kurvers depuis un moment. Car de La naissance de la tragédie (2018) à Okina (2024), c’est peut-être une histoire de ces crises (qui est aussi une histoire des affects) qu’il met en scène. À sa façon singulière, qui cherche toujours la mise en perspective de la théorie par la pratique et inversement, il propose d’exposer sur un week-end le travail théâtral. Un programme de conférences, performances et spectacles, pour penser le théâtre d’aujourd’hui et peut-être aussi donner des forces pour demain.

Samedi
23.05
14h–23h

Ouverture de la billetterie à venir

PROGRAMME DE LA JOURNÉE (en cours de construction) :

Histoire performée des théâtres en crise(s) — 1h05, Plateau 1
Conférence performée

Samedi
23.05
14h

Crise = théâtre = crise. Voici la double équation que Maxime Kurvers met à l’étude dans sa conférence performée. Des rites du théâtre grec aux gestes brechtiens, des peintures rupestres des Pyrénées aux rizières asiatiques, de la commedia dell’arte à la biomécanique, il propose une histoire du théâtre comme celle d’un art qui ne cesse de se refigurer à partir des crises qui le traversent. Replaçant le rôle des interprètes au sein de divers cercles de superstitions ou de pratiques agraires, il développe l’hypothèse selon laquelle le théâtre puise ses origines dans la terre — en tant qu’acte rituel, utilitaire et social. Et que de cette négociation première avec la nature serait né le sens du tragique, bien avant l’invention de ce que nous appelons aujourd’hui le théâtre.

Samedi
23.05
14h

De et avec Maxime Kurvers
production MDCCCLXXI, sur une proposition de La Manufacture, Haute école des arts de la scène - Lausanne, Suisse

La naissance de la tragédie — 1h40, Plateau 1
Spectacle

Samedi
23.05
15h30

Quelles sont les conditions de possibilité minimales du théâtre ? Non pas son origine perdue ou sa nature authentique, mais, simplement, sa manière d’advenir. Dans La naissance de la tragédie, c’est hors du spectaculaire, loin des effets de fascination et des formes devenues ornements, qu’il se manifeste. Par la douceur et l’évidence d’une situation réduite à ses coordonnées essentielles : un acteur, sur scène, n’ayant rien d’autre à jouer que sa mémoire. Ses souvenirs conjuguent la fable des Perses d’Eschyle au récit fantasmatique de sa première représentation : c’est au théâtre de Dionysos à Athènes, en 472 avant notre ère, qu’aurait été donnée la plus ancienne des pièces produites en Occident. Mais qu’on ne s’y trompe : ici, nulle tentation de retour à un quelconque « âge d’or » de l’art dramatique. L’histoire et la fiction, le passé et le présent, l’affect et la rationalité sont pris dans un mouvement dialectique. À l’hommage rendu au vestige historique, non comme monument ancien mais strate contemporaine, répond la recherche infatigable de ce qui touche, parfois incidemment, nos capacités affectives. Une tentative de penser le lieu où, justement, la tragédie advient et lève sa splendeur.

Conception et mise en scène : Maxime Kurvers ; Avec Julien Geffroy ; Ecriture et dramaturgie, Julien Geffroy, Maxime Kurvers, Caroline Menon-Bertheux ; Costumes, Anne-Catherine Kunz ; Lumières, Manon Lauriol ; Répétiteurs, Claire Rappin et Charles Zévaco ; Production MDCCCLXXI ; Coproduction : Festival d’Automne à Paris, La Commune CDN d’Aubervilliers ; Avec le soutien de La Ménagerie de verre (Paris) dans le cadre du Studiolab, de Montévidéo - Créations contemporaines (Marseille), du CND Centre national de la danse (Pantin), du Théâtre National de Strasbourg, des Tréteaux de France - centre dramatique national, pour la mise à disposition de leurs espaces de répétitions ; Spectacle créé le 23 novembre 2018 à La Commune centre dramatique national d’Aubervilliers dans le cadre du Festival d’Automne à Paris ; Remerciements à Jérôme Bel, Candy Karra, Marie Schmitt, Herman Sorgeloos

Rencontre entre Maxime Kurvers et Georges Didi-Huberman — 1h, Plateau 2

Samedi
23.05
18h

Vie et œuvre de Mamadou M Boh par l’acteur lui-même — 55 minutes, Plateau 1
Spectacle

Samedi
23.05
19h15

Dans Vie et œuvre de Mamadou M Boh par l’acteur lui-même, c’est au récit que l’acteur mauritanien Mamadou M Boh fait de sa vie que nous assistons : ou comment il a, un jour, inventé le théâtre, et pourquoi il demeure désormais empêché d’exercer son art par les logiques kafkaïennes que l’administration réserve indifféremment aux demandeurs d’asile. Ce solo, qui est une création de circonstance, est imaginé comme un sort jeté au réel autant qu’aux personnes qui prétendent le contrôler.

Conception et mise en scène : Maxime Kurvers ; Avec Mamadou M Boh ; Ecriture et dramaturgie : Mamadou M Boh et Maxime Kurvers ; Costumes : Anne-Catherine Kunz ; Lumières : Manon Lauriol ; Production MDCCCLXXI (Aubervilliers) ; Coproduction Notre cairn dans le cadre du festival des Scènes Sauvages ; Avec le soutien du théâtre de La Commune centre dramatique national d’Aubervilliers pour la mise à disposition de leurs espaces de répétitions ; Administration et production de tournée, Théâtre Garonne, scène européenne - Toulouse

Okina — 1h35, Plateau 2
Spectacle

Samedi
23.05
21h30

​Le metteur en scène Maxime Kurvers poursuit son travail d’anthropologie théâtrale en confrontant l’actrice Yuri Itabashi à l’interdiction qui lui est faite par la tradition d’interpréter Okina, pièce et rituel du théâtre nō. Ou comment, par l’imagination, embrasser ce qui lui est refusé. Au fil d’un travail au long cours sur l’histoire du théâtre, Maxime Kurvers s’est intéressé à la tradition nō, théâtre dansé japonais resté fidèle à des codes formalisés au XVe siècle. Dans ce répertoire, Okina se distingue par son histoire et ses modes de représentation. Relevant de la cérémonie bouddhique, la pièce se structure autour de trois danses sacrées et – en raison de son caractère religieux – est strictement prise en charge par des hommes. Les femmes n’ont pas le droit de la représenter. Dans une double logique de contournement et de réparation, le metteur en scène confie à Yuri Itabashi, actrice issue du théâtre contemporain japonais, le soin de dépasser cette impossibilité culturelle d’incarner la pièce. Les chemins qu’elle emprunte – la parole et la danse – passent par la réminiscence d’un théâtre agraire antérieur au nō et l’examen d’une réalité contemporaine qui perpétue les interdits à l’endroit des femmes. Un geste d’empouvoirement d’une actrice à qui plus rien n’est impossible.

Conception et mise en scène : Maxime Kurvers ; Avec Yuri Itabashi (récits et danses) ; Costumes : Kyoko Fujitani ; Scénographie : Anne-Catherine Kunz et Maxime Kurvers ; Lumières : Manon Lauriol ; Toile peinte : Myrtille Pichon ; Collaboratrice artistique : Camille Duquesne ; Traducteur-interprète : Akihito Hirano ; Écriture et dramaturgie : Maxime Kurvers et l’équipe ; Coordination Japon : Takafumi Sakiyama ; Conseiller à la diffusion : Jérôme Pique ; Administration et production de tournée : Théâtre Garonne, scène européenne - Toulouse ; Production MDCCCLXXI ; Coproduction Cndc – Angers, Théâtre Garonne, scène européenne – Toulouse, Festival d’Automne à Paris, Kinosaki International Arts Center ; Avec le soutien en résidence de création de l’Atelier de Paris, centre de développement chorégraphique national, de la Ménagerie de verre dans le cadre du dispositif StudioLab, de La vie brève – Théâtre de l’Aquarium et du Cndc – Angers dans le cadre des Accueil Studio : Projet soutenu par le ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France ; Projet soutenu par la région Île-de-France dans le cadre de l’aide à la création dans le domaine du spectacle vivant ; Avec le soutien du Arts Council Tokyo (Tokyo Metropolitan Foundation for History and Culture) ; Scénographie conçue à partir de matériaux réemployés et réutilisés, issus en partie de la ressourcerie du Théâtre de l’Aquarium ; Spectacle créé le 17 octobre 2024 à l’Atelier de Paris - CDCN, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris ; Remerciements à Taro Yokoyama

© Maxime Kurvers

Crédit photo : © Maxime Kurvers

© willy Vainqueur

Crédit photo : © willy Vainqueur

© Louison M. Vendassi

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© Yves Bittar

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Crédit photo : © Maxime Kurvers