Théâtre

Du 09 au 13 mars 2022

1h40

Liberté à Brême

Rainer Werner Fassbinder
Cédric Gourmelon

Geesche Gottfried, femme issue de la petite bourgeoisie allemande du 19è siècle, semble connaître une étrange malédiction : ses proches, qui la font tant souffrir, meurent tous les uns après les autres. Tirée d’une histoire vraie, en dix-sept courts tableaux qui s’enchaînent, cette pièce de Rainer Werner Fassbinder raconte l’histoire de la lutte d’une femme exceptionnelle pour son impossible émancipation. Pour donner corps de façon précise et cinglante aux rapports exposés de façon souvent crue et violente, Cédric Gourmelon s’est entouré ici d’un groupe d’actrices et d’acteurs à l’immense talent, qui donnent vie et corps au texte selon toutes ses dimensions de lecture : thriller, tragédie mais aussi et surtout farce macabre. En respectant chacune de ces orientations, cette création de Liberté à Brême, nous fait entendre, par sa rigueur et son intensité, la singularité de cette œuvre radicale du grand dramaturge et cinéaste allemand.

D’après Bremer Freiheit, de Rainer Werner Fassbinder Traduction : Philippe Ivernel Mise en scène : Cédric Gourmelon Assistant à la mise en scène : Guillaume Gatteau Avec : Gaël Baron, Guillaume Cantillon, Valérie Dréville, Serge Nail, Nathalie Kousnetzoff, Adrien Michaux, François Tizon, Gérard Watkins Scénographie : Mathieu Lorry Dupuy Costumes : Cidalia Da Costa Lumières : Marie-Christine Soma Son : Antoine Pinçon Régie générale et lumières : Éric Corlay Régie plateau : François Villain Production déléguée : Comédie de Béthune, Centre Dramatique National des Hauts-de-France Coproduction : TNB Théâtre National de Bretagne ; TNS Théâtre National de Strasbourg ; Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National ; Le Quartz, Scène Nationale de Brest Avec le soutien du T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National ; du Théâtre cinéma de Choisy-le-Roi, Scène Conventionnée d’intérêt national pour la diversité linguistique Avec le soutien de la SPEDIDAM — la SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées La pièce Liberté à Brême de Rainer Werner Fassbinder (traduction de Philippe Ivernel) est éditée et représentée par L’Arche, éditeur et agence théâtrale : www.arche-editeur.com Spectacle créé le 6 novembre 2019 au TNB Théâtre National de Bretagne, Rennes
Mercredi
09.03
20h
Jeudi
10.03
20h
Vendredi
11.03
20h
Samedi
12.03
18h
Dimanche
13.03
16h

Tarifs à partir de 6 € / 10 € pour tou·te·s avec le carnet T2G. Suivez-nous sur instagram et photographiez votre visite avec #T2Gennevilliers
Rencontre avec l’équipe artistique vendredi 11 mars à l’issue de la représentation

Rainer Werner Fassbinder

Rainer Werner Fassbinder naît le 31 mai 1945 à Bad Wörishofen, près de Munich. Son père, médecin, et sa mère, traductrice, divorcent en 1951. L’enfant est élevé par sa mère qui encourage son intérêt pour le cinéma et que, plus tard, il fera apparaître en tant qu’actrice dans plusieurs de ses films. Après avoir interrompu ses études et exercé plusieurs petits boulots, il s’inscrit dans une école d’Art Dramatique où il rencontre Hanna Schygulla qui, avec Margit Carstensen et Ingrid Caven, deviendra l’une de ses actrices fétiches, tant au théâtre qu’au cinéma (Effi Briest, Le Mariage de Maria Braun, Lili Marleen…). Il intègre en 1967 la troupe de l’Action-Theater pour laquelle il met en scène Léonce et Léna de Büchner, et Ingolstadt, par exemple, d’après Marieluise Fleisser, en même temps qu’il écrit sa première pièce, Le Bouc (Katzelmacher). La scission de la troupe, un an plus tard, l’amène à fonder l’Antiteater où il adapte l’lphigénie de Goethe, l’Ajax de Sophocle, L’Opéra des gueux de John Gay, Le Café de Goldoni et Fuente ovejuna (Le Village en ammes) de Lope de Vega. Il y poursuit également son activité d’auteur avec Preparadise sorry now et Anarchie en Bavière (1969), Du Sang sur le cou du chat, Les Larmes amères de Petra von Kant et Liberté à Brême (1971).
Dès cette époque, le cinéma occupe une place de premier plan dans l’esprit de Fassbinder et de toute son équipe, la plupart des créations théâtrales faisant également l’objet d’un film. Après un premier long métrage, L’Amour est plus froid que la mort (1969), la reconnaissance fait son apparition avec la version cinématographique du Bouc, largement primée. À partir de 1971, le cinéma deviendra d’ailleurs l’activité principale de Fassbinder, avec notamment Le Marchand des quatre saisons (1971), Les Larmes amères de Petra von Kant (1972), Tous les autres s’appellent Ali (1973), Effi Briest (1974), Maman Küsters s’en va au ciel (1975), La Femme du chef de gare (1976), Despair (1977), L’Allemagne en automne, Le Mariage de Maria Braun, L’année des treize lunes et La Troisième génération (1978), Lili Marleen (1980), Lola, une femme allemande, Le Secret de Veronika Voss (1981) et Querelle, d’après Jean Genet (1982). L’année 1979 est tout entière occupée par la préparation et le tournage de Berlin Alexanderplatz, série télévisée en treize épisodes et un épilogue, d’après le roman d’Alfred Döblin : un budget d’environ treize millions de marks, cent cinquante-quatre jours de tournage et plus de quinze heures d’émission…
Soupçonnée d’antisémitisme, sa dernière œuvre théâtrale, Der Müll, die Stadt und der Tod (Les Ordures, la ville et la mort), écrite en 1974 et adaptée au cinéma par Daniel Schmid en 1976 sous le titre L’Ombre des anges, donne lieu à une âpre polémique qui l’amène à renoncer à la direction du Theater am Turm de Munich. Marié avec la comédienne Ingrid Caven en 1970, il partage ensuite avec plusieurs compagnons successifs une vie amoureuse souvent orageuse. Dépendant de l’alcool et des drogues dures depuis l’année 1976, il meurt en 1982 à Munich, des suites d’une overdose à l’âge de 37 ans. Fondée, au théâtre comme au cinéma, sur l’exploration du fascisme ordinaire, de l’aliénation féminine, de la discrimination raciale et culturelle, des tabous sexuels, de la différence et de l’exclusion, l’œuvre de Fassbinder est probablement l’une des plus aiguës et des plus subversives que comptent l’Allemagne de l’après-nazisme et l’Europe de l’après-1968.

Cédric Gourmelon

Metteur en scène et comédien, il est formé à l’école du TNB — Théâtre National de Bretagne (promotion 1994-1997). En 2000, il danse avec Catherine Diverrès dans Le Double de la bataille (Théâtre de la Cité Internationale). En 2001, il joue dans Violences de Didier-Georges Gabily, mis en scène par Stanislas Nordey (Théâtre National de la Colline). En 2000 et 2002, il met en scène deux créations au TNB — Théâtre National de Bretagne : La Nuit, d’après des textes d’Hervé Guibert, Samuel Beckett et Luciano Bolis et Dehors devant la porte de Wolfgang Borchert. En 2004, il collabore à la mise en scène de Stanislas Nordey pour l’opéra Les Nègres d’après Jean Genet (Opéra National de Lyon, Grand Théâtre de Genève). Il est metteur en scène associé au Quartz, Scène nationale de Brest de 2004 à 2007 et artiste associé à La Passerelle, Scène nationale de Saint-Brieuc de 2011 à 2013. Passionné par l’œuvre de Jean Genet dont il compte quatre mises en scène (Le Condamné à mort, Haute Surveillance, Splendid’s et Le Funambule), il s’intéresse aussi à des auteurs classiques avec Edouard II de Marlowe en 2008, Hercule Furieux et Œdipe de Sénèque en 2011. Il monte et adapte différents textes contemporains, La Princesse Blanche de Rilke (2003), Words…words…words... d’après Léo Ferré (2005), Ultimatum d’après Fernando Pessoa, David Wojnarowicz, Patrick Kerman (2007), La Femme sans bras de Pierre Notte (2010), Il y aura quelque chose à manger de Ronan Mancec (2012). Il travaille en Russie, où il a mis en scène Le Pays lointain de Jean-Luc Lagarce en 2010 pour le MKHAT (Théâtre d’Art de Moscou), Tailleur pour dames de Georges Feydeau en 2013 pour le Théâtre Drama de Minousinsk, et au Maroc, en 2016 où il crée Le Déterreur d’après Mohammed Khaïr Eddine à l’Institut Français de Casablanca, en tournée dans les Instituts Français du Maroc et au Tarmac à Paris en 2017. En 2013, il crée Au bord du gouffre de David Wojnarowicz, préparé en résidence à New York dans le cadre de la Villa Medicis Hors les murs dont il est lauréat cette année-là. En 2016, il met en scène Tailleur pour dames de Georges Feydeau dans une nouvelle version au Centre Dramatique National de Sartrouville. En 2017, il met en scène Haute Surveillance de Jean Genet, à la Comédie Française. Il a dirigé de nombreux stages de formation de pratique théâtrale à l’Académie Expérimentale du Théâtre, à l’université Rennes 2, Paris 8, au Conservatoire d’art dramatique de Montpellier, à l’École d’Acteur de Cannes (ERAC), à l’École d’acteur du TNB — Théâtre National de Bretagne et à l’École Supérieur d’Art Dramatique de Paris (ESAD). Il est le nouveau directeur de la Comédie de Béthune - Centre dramatique national Hauts de France.

Simon Gosselin

Crédit photo : Simon Gosselin

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