Théâtre

1h10

Les Aveugles

Maurice Maeterlinck
Daniel Jeanneteau

Dans ce poème visionnaire et très simple, presque immobile, la seule action réside dans la lente découverte, par un groupe disparate de personnes traversées par les mêmes sensations, de leur solitude dans un monde qu’ils ne comprennent pas, et de l’imminence de leur disparition. Agissant comme un piège pour l’imagination, la pièce produit l’effet d’un attentat, d’un acte brut : d’un coup, la mise à nu d’une vérité ultime, obscène, et pas de réponse. Un geste contemporain, indéfiniment contemporain de tout vivant. « Tu vas mourir. » C’est tout. De quoi regarder ce qui nous entoure autrement, et reconsidérer le prix de chaque chose. De quoi, peut-être, repenser la communauté. Le texte est un entrelacs complexe de motifs simples, une partition précise de silences et de mots, de répétitions, de cris confus et de respirations. Il ne raconte rien, mais il produit de l’espace, du froid, du temps, un monde de visions affectant les sens. Il appelle une mise en œuvre chorale de la parole, avec une attention particulière aux questions du son, de la spatialité des voix, des tessitures. Plus qu’une scénographie, il exige la constitution d’un véritable paysage de la voix, à travers l’expérience d’une perception de l’espace qui ne passe plus exclusivement par le visible. Il demande aussi de réunir une communauté d’humains, à la fois non différenciés et solitaires, sans nom mais solidement incarnés, sans visages mais tous singuliers.Pas des acteurs, mais des personnes, c’est pour cela que nous avons proposé à Jean-Louis Coulloc’h, Benoît Résillot et Solène Arbel de nous rejoindre ; c’est pour cela que nous proposerons à certains des amateurs qui fréquentent les ateliers du Studio-Théâtre de nous rejoindre également. Sur scène, les seuls moyens à la disposition des interprètes résideront dans leur capacité d’imagination : pratiquement aucun geste, aucun déplacement, aucune interprétation. Pas de mise en scène, pas de jeu d’acteur, mais une grande force psychique, un cerveau actif et à l’affût, tirant de chaque mot, de chaque silence et du rythme commun, la faculté de produire de la réalité.

Texte

Maurice Maeterlinck

Mise en scène

Daniel Jeanneteau

Collaboration artistique

Jean-Louis Coulloc’h

Création musicale et sonore

Alain Mahé (in memoriam Gérard Grisey)

Ingénierie sonore et informatique musicale Ircam

Sylvain Cadars

Lumières

Anne Vaglio

Avec

Makrina Anastasiadou, Solène Arbel, Stéphanie Béghain, Pierrick Blondelet, Jean-Louis Coulloc’h, Geneviève de Buzelet, Estelle Gapp, Charles Poitevin, Benoît Résillot, Azzedine Salhi, Gaëtan Sataghen, Anne-Marie Simons

Production

Studio-Théâtre de Vitry

Coproduction

Ircam-Centre Pompidou

Avec l’aide à la production d’Arcadi Île-de-France

Reprise T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National ; Ircam-Centre Pompidou

Contacts production et diffusion

Juliette Wagman - juliette.wagman@tgcdn.com
Amélie Gumy - amelie.gumy@tgcdn.com

Daniel Jeanneteau

Crédit photo : Daniel Jeanneteau

Crédit photo : Daniel Jeanneteau