Week-end de performances Commissariat T2G, Charlotte Imbault

Du 14 au 16 janvier 2022

Dans tous les espaces

Sur les bords 5

Charlotte Bouckaert, GRAND MAGASIN, Maxime Kurvers, Myriam Lefkowitz, Old Masters, Rocé, Myriam Van Imschoot et le YouYou group

Une œuvre peut-elle devenir une matière pour une nouvelle œuvre ? Cette cinquième édition s’intéresse à ce qui vient nourrir un travail artistique et à la manière dont ses sources sont activées. Maxime Kurvers déploie ses Théories et pratiques du jeu d’acteur·trice (1428-2022) sur scène mais aussi en dehors, en partageant ses recherches au salon du théâtre. Véritable encyclopédie vivante, la pièce, découpée en quatre parties, scande la journée du samedi en suivant une ligne chronologique. Pour son Book Club, Myriam Lefkowitz s’appuie sur Le Manifeste des espèces compagnes de Donna Haraway et propose une expérience de lecture non conventionnelle en rendez-vous individuel. Comment l’acte de lire peut-il créer un espace offrant à l’imaginaire toute sa place ? La source s’entend aussi comme le début d’une action, un point d’émergence ou l’origine de quelque chose et c’est ce sur quoi le duo Grand Magasin s’interroge dans Comment commencer. Et, justement, par quoi commencer ? Le week-end s’ouvre par le spectacle Bande originale du trio suisse Old Masters, construit en réponse à une œuvre musicale de Nicholas Stücklin. Quant au You You Group, constitué d’une dizaine de femmes, il nous invite à plonger au cœur d’une source vibrante : le youyou – ou zaghrit, ce long cri aigu et modulé – qui s’entendra en écho et en chœur dans les différents espaces du théâtre. Autres ressources sonores, celles déployées par le rappeur Rocé dans son projet au long cours, Par les damné·e·s de la terre, qui a donné lieu à une compilation dont il partage l’histoire, en morceaux et en récits au bar du théâtre. Chaque week-end Sur les bords contient la particularité d’être pensé, imaginé et construit depuis le point de vue de la personne qui regarde. Ce fil conducteur est aussi celui de l’artiste Charlotte Bouckaert dans sa pièce 11 seconds où depuis une photographie qui montre une vue extérieure du musée Guggenheim à New York, le public est invité à questionner la manière dont une œuvre d’art est regardée. Cette nouvelle édition propose donc d’articuler une multiplicité de sources pour mieux enrichir nos perceptions et nos regards.

Du 14 au 16 janvier 2022

Bande originale
Old Masters (Suisse)
Performance-spectacle

Vendredi
14.01
20h

Après la peinture et la sculpture, Old Masters continue son entreprise de réappropriation des arts majeurs à l’aide de ses puissants outils d’art modeste. À partir d’une œuvre musicale réalisée pour l’occasion par Nicholas Stücklin, le collectif nous propose une expérience scénique radicale : l’écoute d’une pièce sonore ornementée d’un texte en surtitre et de tableaux vivants au minimalisme saisissant. Bande originale se présente comme le manifeste d’un petit groupe d’êtres, à la fois ultimes survivants d’après l’apocalypse et ancêtres post-néolithiques. Leurs discours entremêle revendications politiques, constats philosophiques et récits biographiques avec humour, violence et douceur. Ils y arment leur vision du collectif, une solidarité totale fondée sur un désespoir absolu.

Création : Old Masters / Composition et création sonore : Nicholas Stücklin / Écriture, mise en scène, scénographie, costumes, interprétation : Sarah André, Marius Schater et Jérôme Stünzi / Création lumières : Joana Oliveira / Collaboration artistique : Anne Delahaye
Administration : Laure Chapel – Pâquis production / Diffusion : Tristan Barani
Coproduction : Théâtre du Grütli, Genève ; Arsenic – Centre d’art scénique contemporain, Lausanne
Durée : 1h30

Théories et pratiques du jeu d’acteur·rice (1428-2022)
Une bibliothèque vivante pour l’art de l’acteur·trice – chapitres 1 à 28, découpés en quatre parties tout au long de la journée
Maxime Kurvers (France)
Spectacle

Samedi
15.01
11h–22h

Poursuivant ses recherches sur l’imagination de l’acteur·trice entamées avec La Naissance de la tragédie, Maxime Kurvers propose à des comédien·ne·s de questionner leurs outils méthodologiques et la distance qui sépare ces discours prescripteurs de la pratique auxquels ils donnent lieu (…). L’ensemble de ces exercices performatifs forme ici une bibliothèque vivante incarnée à rebours de toute spectacularité. Ramenant le jeu théâtral à la condition d’une situation intellectuelle, Maxime Kurvers le réinscrit dans son historicité pour mieux penser la façon dont l’acteur·trice subjectivise toujours le discours, qui s’adapte en retour à sa plasticité. Raconter aujourd’hui le rôle et la fonction sociale de l’acteur·trice met en évidence la façon dont ces outils constituent des moyens dont chaque époque se dote pour se représenter le monde — Extraits de textes de Florian Gaité pour le Festival d’Automne à Paris, 2020

Conception et mise en scène : Maxime Kurvers / Avec : Évelyne Didi, Camille Duquesne, Julien Geffroy, Michèle Gurtner, Mamadou M’Boh, Caroline Menon-Bertheux, Yoshi Oida / Écriture et dramaturgie : Maxime Kurvers, avec l’équipe / Costumes : Anne-Catherine Kunz / Lumières : Manon Lauriol / Couture : Maria Eva Rodrigues Matthieu / Perruque : Mélanie Gerbeaux
Production : La Commune CDN d’Aubervilliers / Coproduction MDCCCLXXI (Paris), The Saison Foundation (Tokyo), Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de la DRAC Île-de-France au titre de l’aide à la création et de l’agence pour les Affaires culturelles du Japon
Avec l’aide de La Ménagerie de verre dans le cadre de Studiolab ; de l’Odéon - Théâtre de l’Europe ; des Tréteaux de France, Centre Dramatique National ; de Morishita Studio - Tokyo, pour la mise à disposition de leurs espaces de recherches et de répétitions
Remerciements à Sheila Atala, Manuela Beltrán, Mustafa Benyaya, Virginie Colemyn, Georges Didi-Huberman, Atsuko Hisano, Taro Inamura, Matthias Langhoff, Pascale Lecoq, Vincent Rouche, Tadashi Uchino, Taro Yokoyama et Yoshiji Yokoyama
Maxime Kurvers est artiste associé à La Commune, Centre Dramatique National, Aubervillers

Partie 1 : Métamorphose intégrale

Samedi
15.01
11h–13h

Partie 2 : Modernité / Apprentissages

Samedi
15.01
14h–16h

Partie 3 : Athlétisme affectif

Samedi
15.01
17h–18h30

Partie 4 : Performer

Samedi
15.01
19h30–21h30

Accès aux archives du spectacle en accès libre en continu pendant tout le week-end, à l’espace bibliothèque, au salon du théâtre

The Book Club
Myriam Lefkowitz (France)
À découvrir en rendez-vous individuel d’une heure, sur inscription

Samedi
15.01
11h–20h
Dimanche
16.01
11h–20h

The Book Club se propose d’inventer un espace d’étude qui questionne et subvertit les distinctions entre corps et esprit, théorie et pratique. Il vous invite ainsi, lors d’un rendez-vous individuel, à chercher les moyens de lier les concepts aux sensations, aux affects, aux perceptions, aux images, aux mémoires, aux objets, aux rythmes, à l’espace. A partir d’un texte de Donna Haraway, avec ses proches collaborateur·trice·s, elle imagine une forme de lecture qui s’adresse au corps comme espace et vecteur de compréhension.

Conception : Myriam Lefkowitz et Cécile Lavergne
Avec : Jean-Philippe Derail, Thierry Grapotte, Julie Laporte, Myriam Lefkowitz, Florian Richaud, Simon Ripoll-Hurier

YOUYOUYOU
YouYou group, Bruxelles (Belgique)
Performance, 10mn

Dimanche
16.01
15h
Dimanche
16.01
17h

Un groupe de femmes interprètes activent ensemble des youyou, ce cri - le plus souvent de joie - aigu et modulé, qui manifeste par la voix un sentiment sonore et résonne fortement lors de fêtes. Grâce à un entraînement complexe de chevauchements, de réponses et de relais, elles unissent ici leurs forces vocales, physiques et émotionnelles pour produire collectivement une partition rare et vibrante de plusieurs minutes. La performance, créée en 2014, est devenu le point de départ de la formation du collectif féminin bruxellois YouYou, dont les membres continuent depuis à pratiquer régulièrement, pour approndir leurs savoirs et leurs cultures. Aujourd’hui composé de 30 femmes, le groupe est devenu un ensemble savant et expert, unique en son genre en Europe.

Performance avec et par : Luiza Amghizar, Najatt Bouali, Fatimazohra Elgachcham, Fatiha El Mrabet, Latifa Abdel-Kader, Khadija Lazaar, Malika Mderreg, Eszter Nemethi, Anissa Rouas, Fatiha Setouti, Hoda Siahtiri, Myriam Van Imschoot
Production : Kunstenwerkplaats
YOUYOUYOU a été performé pour la première fois en 2014 et continue de s’adapter à de nouveaux contextes. Les premières participantes étaient Louiza Amghizzar, Najatt Bouali, Fatiha El Mrabet, Caroline Daish, Nezha Haffou, Myriam Van Imschoot, Remah Jabr, Fleur Khani, Suad Khelifa, Khadija Lazaar, Malika Mderreg, Anissa Rouas.
Remerciements à Nezha Haffou, Adham Hafez et Ismail Fayed pour la recherche et à la Flemish Community Commission pour le soutien financier.

Le Cadeau
Myriam van Imschoot (Belgique)
Film documentaire, 48’, 2018
Séance en accès libre, à chaque heure

Samedi
15.01
13h–22h

L’artiste Myriam Van Imschoot est fascinée par la voix, polyphonie, et différentes techniques vocales pour communiquer à distance. Le youyou, zagharit en arabe, qu’on appelle parfois le jodel arabe occupe une place spéciale dans son œuvre : ce son vibratoire aigu à travers lequel les femmes d’Afrique du Nord, de l’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient et même du Pays basque expriment une joie et des autres émotions collectives intenses. Elle a fondé des groupes de youyou à Bruxelles, à Jaffa, à Grenoble et à Ostende avec lesquels elle crée des spectacles vocaux dans des théâtres et des parcs, sur des places publiques ou sur des toits. Le Cadeau est une ode au ‘youyou’ ce cri strident pratiqué par les femmes pour exprimer la joie et d’autres émotions intenses. Quatre portraits de femmes évoquent leur relation personnelle au youyou et à leur voix. Leurs histoires trouvent un aboutissement dans une performance collective du groupe bruxellois YouYou (voir ci-dessus). Du haut des toits de Bruxelles, de leurs voix puissantes, elles lancent leur chant sur la ville comme l’on jette un sortilège.

Portraits : Anissa Rouas, Fatiha EL Mrabet, Malika Mderreg, Sarah Leo
Performance du Brussels YouYou Group : Annelies Tollet, Caroline Daish, Elke Gutierrez, Fatimazora Elgacham, Genevieve Prumont , Latifa Abdel-Kader, Lisbeth Schotte, Louiza Amghizzar, Myriam Van Imschoot, Nadia Khammal, Najatt Bouali, Souad Khelifa, Fatiha Setouti, Stéphanalia De Vries, Nezha Haffou, Sonia Williams, Gabriel Poppe
Montage image & son : Gianluca Kegelaert Baccaro et Ludo Engels
Poduction : Isabelle Vander Stockt
Traduction & Conseil : Nezha Haffou
Coproduction : Kunstenwerkplaats Pianofabriek, Kunsthal Extra City, Beursschouwburg, Q-02

Projection + rencontre avec Myriam van Imschoot

Dimanche
16.01
13h

Comment commencer
GRAND MAGASIN (France)
Performance

Dimanche
16.01
15h

Ni manuel ni mode d’emploi au moment de se mettre à l’ouvrage. Alors faute de savoir commencer allons voir comment font les autres. Observons les débuts dans plusieurs domaines : cuisine, maçonnerie, médecine, géométrie, sports extrêmes, philosophie, conquête spatiale. Pour se donner envie d’essayer soi-même. Dresser un catalogue de commencements en tous genres. Mais ne pas aller très loin, se garder d’approfondir, s’en tenir aux prémisses, piétiner sur le seuil. Sophie Sénécaut, Diederik Peeters, Pascale Murtin, François Hiffler et le reste de l’assistance sont en cercle : réunion, colloque, match, veillée, séance occulte, théâtre grec ? Les quatre protagonistes ébauchent récits et témoignages, esquissant parfois quelques pas au centre de la piste.

De : GRAND MAGASIN
Avec : François Hiffler, Pascale Murtin, Sophie Sénécaut et Diederik Peeters
Coproduction : GRAND MAGASIN ; L’Échangeur, Centre de Développement Chorégraphique National, Région de Château-Thierry
La première ébauche de forme a eu lieu le 8 octobre 2021 à l’invitation du Festival C’est Comme Ça !
Durée estimée : 1h

11 seconds
Charlotte Bouckaert (Belgique)
Performance

Dimanche
16.01
17h

Une dizaine de secondes est le temps moyen qu’une personne passe à regarder une œuvre d’art au musée. En 11 secondes, Charlotte Bouckaert et son public regardent longuement une photographie : une vue extérieure du musée Guggenheim à New York. Pour la performeuse, la photographie du musée est le point de départ d’une exploration ludique de notre façon de regarder l’art, de la relation entre l’art et la réalité, du musée en tant qu’institution, de la photographie et du caractère éphémère, etc. Avant tout, 11 seconds se veut une ode : à l’art lui-même, aux artistes et à nos tentatives laborieuses de dire quelque chose d’important sur l’art.

Concept et performance : Charlotte Bouckaert / Dramaturgie : Bart Van den Eynde / Mixage audio et conception sonore supplémentaire : Benjamin Dousselaere / Musique originale : Nicolas Roseeuw / Technique : Christoph Donse
Conception et performance : Charlotte Bouckaert
Dramaturgie : Bart Van den Eynde
Mixage audio / conception sonore : supplémentaire Benjamin Dousselaere
Musique originale : Nicolas Roseeuw
Technique : Christoph Donse
Production : Platform 0090, Coproduction Toneelhuis, C-Takt
Avec le soutien de Workspacebrussels
Remerciements : Kunstenwerkplaats, Zsenne Art et De Grote Post OostendeProduction : Platform 0090 / Oostende.
Durée estimée: 1h

Par les damné·e·s de la terre, des voix de luttes 1969 - 1988
Écoute et rencontre avec Rocé (France)

Dimanche
16.01
18h

Rocé a sorti 4 albums de rap français entre 2002 et 2013. Connu pour son écriture recherchée, il est aussi apprécié pour ses collaborations surprenantes, du free jazz au rock progressif. Fervent défenseur d’un rap pur et dur, son écriture soignée et soutenue accompagne une forme artistique brute et engagée. Il est le concepteur de la compilation « Par les Damné·e·s de la terre, des voix de luttes 1969-1988 » qui réunit 24 titres contestataires francophones. Un recueil de morceaux retrouvés, engagés et en français, clamés par des artistes issu·e·s des anciennes colonies, qui véhiculent ce qu’il appelle la “poésie de l’urgence”, à la jonction des luttes de libération(s), ouvrières et décoloniales et des exils. « C’est cela que ma génération et celle d’après doit découvrir. L’outil concret que peut être un disque, comme un mode d’emploi des luttes » (Libération). Rencontre et discussion autour de la genèse du projet, ponctué de temps d’écoute musical, ouvert à tou·te·s et en accès libre.