Théâtre
Du 12 au 23 janvier 2023
1h35
Plateau 2
Théâtre
Du 12 au 23 janvier 2023
1h35
Plateau 2
Nathalie Garraud
Olivier Saccomano
« Chaque femme, comme Ophélie, est menacée au fil de son histoire par une capture, une fixation, un arrêt sur image (ce que les mouvements militants ont nommé : une assignation). Et, au fil du temps, des « institutions » (la famille, la nation, le marché de l’emploi comme le marché de l’art) ou des sortes d’« instituts » diversement matérialisés (maisons, couvents, cliniques psychiatriques, musées) ont participé à l’orientation des représentations féminines. Notre titre, Institut Ophélie, est donc un champ de bataille où des forces cherchent à instituer une image de la femme (fût-ce celle de la femme sacrifiée, sous les traits de la jeune fille shakespearienne), à l’objectiver, à la privatiser, à la vendre (destin contemporain des images par temps de néo-libéralisme), et où une femme cherche de toutes ses forces à fissurer l’image sur elle projetée, pour en exhiber les mécanismes et en dérégler les évidences ».
Après La Beauté du geste, présenté en mars 2022, Olivier Saccomano et Nathalie Garraud, codirecteur et codirectrice du Théâtre des 13 Vents, Centre Dramatique National de Montpellier reviennent au T2G déployer leur nouvelle pièce. Une invention.
Rencontre avec l’auteur de la pièce
Olivier Saccomano
Olivier Saccomano est né en 1972. Après des études de philosophie, il fonde en 1998 à Marseille la compagnie Théâtre de la Peste, au sein de laquelle il met en scène une dizaine de spectacles, adaptés de textes de Brecht, Sophocle, Kafka, Duras, Darwich, Dostoievski : C’est bien c’est mal, Le monde était-il renversé ?, Thèbes et ailleurs, Confessions de Stavroguine, et expérimente une forme théâtrale légère, Les Études, qui lie l’idée d’œuvre à celle d’exercice : Monk alone / Étude n°1 à partir de « Thelonious himself » de Monk, Le Bruit de la mer / Étude n°2 à partir de lettres de Marguerite Duras, Le Poème de Beyrouth / Étude n°3 à partir du poème de Mahmoud Darwich, Évocation / Étude n°4 à partir de l’œuvre de John Cage. De 2000 à 2013, il enseigne au département Théâtre d’Aix-Marseille Université, où il assure des cours théoriques et pratiques. Il y coordonne les Ateliers de Recherche Théâtrale, réunissant des théoricien·nes et des praticien·nes autour du thème « La parole et l’action dans les écritures dites post- dramatiques ». Lors de ces ateliers, il rencontre Nathalie Garraud, puis rejoint la compagnie du Zieu en 2006. Ils travaillent ensemble à la conception de cycles de création, au sein desquels il se consacre à l’écriture : Notre jeunesse (2013), Othello, variation pour trois acteurs (2014), Soudain la nuit (2015), La Beauté du geste (2019), Un Hamlet de moins (2021). Il a parfois répondu à des commandes d’écriture, pour le Centre Dramatique Natonal de Montluçon avec une pièce pour lycéen·nes (Diogène, 2014) et pour Olivier Coulon-Jablonka dans le cadre du Festival Odyssée en Yvelines (Trois songes, un procès de Socrate, 2016). Parallèlement, il poursuit ses recherches philosophiques et publie des textes théoriques. Il est notamment l’auteur d’une thèse de philosophie intitulée Le Théâtre comme pensée (2016), publiée, comme les textes de ses pièces, aux éditions Les Solitaires Intempestifs. Depuis janvier 2018, il est co-directeur du Théâtre des 13 vents, Centre Dramatique National de Montpellier.
Nathalie Garraud
Nathalie Garraud est née en 1977. Après une formation d’actrice, elle crée la compagnie du Zieu en 1998 à Paris. Il s’agit d’abord d’un espace d’expérimentation sur les écritures contemporaines où se croisent de jeunes auteur·trice·s, des acteur·trice·s, des architectes, notamment dans le cadre d’un festival qu’elle crée à l’École Spéciale d’Architecture : « Vues d’Ici – scénographie d’un lieu » (1999-2001). Entre 2003 et 2005, elle travaille régulièrement dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban, où elle crée notamment Les Enfants d’Edward Bond. Après cette expérience marquante, elle crée en France Les Européens d’Howard Barker, mise en scène qui signe la structuration professionnelle de la compagnie en 2005. En 2006, elle rencontre Olivier Saccomano, avec qui elle codirigera désormais la compagnie. Ils conçoivent ensemble des cycles de création, dont elle signe les mises en scène : Ismène d’après Eschyle et Sophocle, Ursule d’Howard Barker et Victoria de Félix Jousserand (cycle Les Suppliantes), Les Études et Notre jeunesse d’Olivier Saccomano (cycle « C’est bien c’est mal »), L’Avantage du printemps, Othello, variation pour trois acteurs et Soudain la nuit d’Olivier Saccomano (cycle « Spectres de l’Europe »), pièces présentées au Festival d’Avignon en 2014 et 2015. Othello, variation pour trois acteurs poursuivra sa tournée jusqu’en 2019, notamment dans le cadre du dispositif « Itinérance » du Théâtre des 13 vents. Fin 2017, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano débutent un nouveau cycle qui conduira à la création de La Beauté du geste le 3 octobre 2019. La pièce est présentée en mars 2021 au T2G. La même année, ils créent dans le cadre du Printemps de Comédiens Un Hamlet de moins première pièce d’un diptyque qui amènera à la création de la pièce Institut Ophélie. Parallèlement, Nathalie Garraud continue à mener des projets de coopération et de formation en France et à l’étranger : un compagnonnage avec le collectif Zoukak à Beyrouth (depuis 2006), des productions étudiantes à Aix-Marseille Université (2011) et à l’Université Paul Valéry Montpellier III (2017, 2018), un laboratoire de création avec des acteur·trice·s italien·ne·s dans le cadre du projet européen Cities on Stage (2012) ou encore une création pour le projet de coopération internationale STAMBA en Irak (2013). Depuis janvier 2018, elle est co-directrice du Théâtre des 13 vents, Centre Dramatique National de Montpellier.