Théâtre

Création

Du 26 juin au 02 juillet 2021

1h30

Plateau 2

Sur la voie royale

Elfriede Jelinek
Ludovic Lagarde

Soirée double : découvrez le même soir, Rituel 4 : Le Grand Débat (Émilie Rousset, Louise Hémon)

Commencé la nuit de l’élection de Donald Trump, Sur la voie Royale est un texte écrit à charge contre celui qui, nouvellement élu, est devenu l’incarnation majeure des dérives populistes contemporaines. Ludovic Lagarde poursuit son exploration de l’œuvre de Jelinek, dans un solo pour une actrice, et donne corps au plateau à ses mots comme à des coups de gueule. Si le nom du président américain n’est jamais prononcé, c’est bien de lui dont il s’agit et de ses dérives grotesques - ce roi à la perruque plaquée or, d’une ville qui pourrait être Thèbes. L’autrice autrichienne, l’une des voix les plus puissantes de la littérature germanophone, mêle les registres tragiques aussi bien que comiques. Sont convoqués Freud, Heidegger, Piggy la cochonne et bien sûr Œdipe, aussi aveugle et désemparé que nous. Les mots projetés au plateau avec puissance par Christèle Tual, sont accompagnés d’une création sonore originale du compositeur autrichien Wolgang Mitterer. À travers ses multiples dimensions, Sur la voie royale met en jeu avec trivialité et virulence l’évolution inquiétante des pratiques de pouvoir aujourd’hui : abus politiques, financiers, autoritaires, sexistes de celles et ceux que nous choisissons pour nous dominer.

Texte : Elfriede Jelinek Traduit de l’allemand par : Magali Jourdan et Mathilde Sobottke Mise en scène : Ludovic Lagarde Avec : Christèle Tual Et : Pauline Legros Assistante à la mise en scène : Céline Gaudier Dramaturgie : Pauline Labib Création musicale : Wolfgang Mitterer Scénographie : Antoine Vasseur Lumière : Sébastien Michaud Son : David Bichindaritz Costumes : Marie La Rocca Masques et maquillage : Cécile Kretschmar Vidéo : Jérome Tuncer Production : Compagnie Seconde nature Coproduction : T2G — Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National ; Le Parvis, Scène nationale Tarbes-Pyrénées ; TNB — Théâtre National de Bretagne, Centre Européen Théâtral et Chorégraphique Avec le soutien de T&M pour la commande musicale La Compagnie Seconde nature est conventionnée par le Ministère de la Culture Sur la voie royale (Am Königsweg) est édité et représenté par L’Arche, éditeur et agence théâtrale : www.arche-editeur.com Spectacle créé le 10 novembre 2020 au TNB — Théâtre National de Bretagne, Centre Européen Théâtral et Chorégraphique
Samedi
26.06
18h
Dimanche
27.06
16h
Lundi
28.06
19h
Mercredi
30.06
19h
Jeudi
01.07
19h
Vendredi
02.07
19h

Tarifs à partir de 6 € / 10 € pour tou·te·s avec le carnet T2G
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Rencontres AOC - Spectacle de la politique

Dimanche
27.06
14h–15h30

Que la politique fasse spectacle voilà qui n’est assurément pas nouveau. D’où vient cette impression tenace que le phénomène s’accentue ? Peut-être du simple fait qu’il ne s’agit pas d’une seule impression, et que la politique se trouve désormais et plus que jamais régie par une logique du clash qui la fait ressembler au catch, ce faux sport et vrai spectacle. La présentation simultanée de Sur la voie royale, la mise en scène par Ludovic Lagarde d’un texte d’Elfriede Jelinek et Rituel 4 : Le Grand Débat d’Emilie Rousset et Louise Hémon offre l’occasion de s’interroger sur ces transformations et la manière dont les artistes réagissent à la mise en spectacle contemporaine de la politique. Un débat proposé par AOC animé par Sylvain Bourmeau avec les chercheurs Bérénice Hamidi-Kim (sociologue du théâtre) et Dork Zabunyan (professeur en études cinématographiques)et les artistes Emilie Rousset, Louise Hémon et Ludovic Lagarde.
En partenariat avec ARTCENA

Autour de la création

Découvrir le journal de bord de la création sur le site du TNB Théâtre National de Bretagne en cliquant ici.

Elfriede Jelinek

Elfriede Jelinek, née en 1946 en Styrie (Autriche), est l’une des voix les plus puissantes de la littérature germanophone. Autrice d’une œuvre inclassable par son audace langagière et stylistique et sa virulence politique, l’écrivaine a grandi dans “une sorte de schizophrénie familiale qui s’est installée entre [un] milieu athée engagé à gauche et [une] bourgeoisie catholique,” mais aussi entre un père malade mental et une mère dominatrice qui contrôle chaque minute de son emploi du temps. “Dès l’âge de sept ans, ma journée débutait à six heures du matin et elle se terminait à dix heures le soir. […] Je devais non seulement faire mes devoirs d’école mais également travailler mon instrument. Et un seul instrument ne suffisait pas. Il en fallait cinq. À quoi venaient s’ajouter la musique de chambre et l’orchestre.” La musique va garder une influence décisive sur sa façon de “composer” un texte. Après son Abitur en 1964, elle entreprend des études de théâtre et d’histoire de l’art à l’université de Vienne, mais sa soudaine liberté de jeune étudiante l’expose à des crises répétées d’agoraphobie. Elle reste enfermée chez elle près d’un an, période pendant laquelle elle commence sérieusement à écrire, d’abord des poèmes, puis de la prose. Elle accède à la notoriété dès ses premiers romans, publiés au début des années 70. Ses engagements, ses prises de positions souvent polémiques, font très vite d’elle l’une des personnalités publiques les plus controversées, souvent détestée dans son propre pays. Son audience devient internationale à compter de 1983 avec la publication de La Pianiste (adapté au cinéma par Michael Haneke en 2001). Son œuvre d’une extrême diversité (dramatique, romanesque, lyrique) lui a valu les distinctions les plus prestigieuses, parmi lesquelles, outre le Prix d’Excellence de la ville de Vienne (1989), le Prix du Théâtre (Berlin, 2002), le Prix Nestroy (Vienne, 2013), ou le Prix de la ville de Mülheim, qui récompense la meilleure œuvre dramatique de l’année (2002, 2004, 2009, 2011), les Prix Heinrich Böll (Cologne, 1986), Peter Weiss (Bochum, 1994), Walter Hasenclever (Aix-la-Chapelle, 1994), Georg Büchner (1998), Heine (Düsseldorf, 2002), Stig Dagermann, Lessing ou Franz Kafka.

Ludovic Lagarde

Ludovic Lagarde réalise ses premières mises en scènes à la Comédie de Reims, Centre Dramatique National, au Théâtre Granit de Belfort et au Channel de Calais. En 1993, il crée Soeurs et frères d’Olivier Cadiot. Depuis 1997, il a adapté et mis en scène plusieurs romans et textes de théâtre de l’auteur : Le Colonel des Zouaves (1997), Retour définitif et durable de l’être aimé (2002) et Fairy Queen (2004). Il commence son parcours d’opéra aux côtés de Christophe Rousset avec entre 2001 et 2006, trois mises en scène d’ouvrages de Lully, Charpentier et Desmarets. En 2008, il a mis en scène les opéras Roméo et Juliette de Pascal Dusapin à l’Opéra Comique et Massacre de Wolfgang Mitterer au Théâtre São João de Porto, au festival Musica à Strasbourg, puis à la Cité de la Musique à Paris. De janvier 2009 à décembre 2018, Ludovic Lagarde dirige la Comédie de Reims, Centre Dramatique National. Au Festival d’Avignon 2010, il crée Un nid pour quoi faire et Un mage en été d’Olivier Cadiot. En janvier 2012, il présente à la Comédie de Reims l’intégrale du théâtre de Georg Büchner, reprise au Théâtre de la Ville en janvier 2013. En mars 2013, il met en scène au Grand Théâtre du Luxembourg et à l’Opéra-Comique Le Secret de Suzanne de Wolf Ferrari et La Voix humaine de Francis Poulenc. Il crée Lear is in Town d’après Le Roi Lear de Shakespeare pour la 67ème édition du Festival d’Avignon. En 2014, il met en scène Quai ouest de Bernard-Marie Koltès avec des comédiens grecs au Théâtre National de Grèce à Athènes. À l’automne 2014, il réalise L’Avare de Molière à la Comédie de Reims, Centre Dramatique National qui achève sa tournée à l’Odéon-Théâtre de l’Europe en juin 2018, puis La Baraque, un texte d’Aiat Fayez, en février 2015, dans le cadre du festival Reims Scènes d’Europe. En 2016, il met en scène Providence d’Olivier Cadiot, Marta de Wolfgang Mitterer à l’Opéra de Lille et en 2017, Le Nozze di Figaro de Mozart à l’Opéra National du Rhin. En 2019, il crée au TNB — Théâtre National de Bretagne, Centre Européen Théâtral et Chorégraphique, La Collection, d’Harold Pinter, dans une nouvelle traduction d’Olivier Cadiot.

Gwendal Le Flem

Crédit photo : Gwendal Le Flem

Gwendal Le Flem

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Céline Gaudier

Crédit photo : Céline Gaudier

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Crédit photo : Gwendal Le Flem